Archives de catégorie : La bonne herbe du mois

Rubrique menée par Lothar W.
Chaque mois, il propose une nouvelle plante ou fleur, à la manière naturaliste. Un texte à la fois scientifique et vulgarisateur présente le végétal, accompagné de deux photos.

La cardère sauvage (Dipsacus fullonum)

Bonne nouvelle, Lothar a repris la rubrique « la bonne herbe du mois » !

Juillet 2017        

La cardère sauvage (Dipsacus fullonum)

Cette plante majestueuse, dont toutes les parties sont piquantes, peut atteindre la taille d’un homme.

Une fleur rose lilas remarquable

La floraison commence fin juin, avec un anneau qui se développe ensuite en deux anneaux haut et bas. Le nectar est seulement accessible pour les bourdons ayant une longue trompe et pour les papillons. Après la floraison, les têtes sèches peuvent rester jusqu’à l’année suivante. Elles peuvent aussi faire un beau bouquet sec dans un vase.

Le cabaret des oiseaux

Les feuilles forment ensemble à leur base un petit bassin dans lequel l’eau de pluie s’accumule pour rafraîchir oiseaux et insectes.

Une plante industrielle

Il existe une variante de cardère cultivée (Dipsacus sativus) avec une tête plus allongée, plus cylindrique, et avec des épines recourbées. Cette variante était cultivée en France jusque dans les années 80. Les têtes assemblées côte à côte sur axe, servaient à brosser la laine, en donnant un aspect moelleux. En Allemagne, un fabricant d’écharpes artisanales utilise toujours la plante pour cette technique. Le magazine « La Hulotte » a fait un beau dossier sur cette plante, sauvée de la disparition en 1983.

Cardère sauvage : fleur au début de floraison, au fond une autre plante sèche de l’année dernière.

Le cabaret des oiseaux: réservoir d’eau de pluie.

Crédits photos, Lothar W.

Le pissenlit commun (Taraxacum section ruderalia)

Bandeau La bonne herbe du mois

Qui ne connait pas le pissenlit, cette plante qui fait partie des plantes les plus connues ? On la trouve souvent dans les pelouses, prairies et au bord des chemins.

Des fleurs jaunes…

La ˝fleur˝ se compose en vérité d’une multitude de fleurs minuscules. L’ensemble s’appelle en botanique le capitule. Sur cette fleur on peut observer des visiteurs comme l’abeille domestique ou sauvage. Les fleurs s’ouvrent le matin et se ferment au coucher de soleil ou pendant le mauvais temps.

… et des parachutes

Et qui n’a pas encore soufflé sur les fruits légers comme des plumes pour les voir s’envoler et propager ainsi leurs graines avec le vent ? En Allemagne, la plante s’appelle aussi ˝Pusteblume˝ ou fleur à souffler.

Pourquoi le pissenlit s’appelle pissenlit

Devinez …

Une bonne salade

… se fait avec les jeunes feuilles du pissenlit, riches en vitamine C.

Pissenlit commun : plante entière

Pissenlit commun : plante entière

Pissenlit : le fruit

Pissenlit : le fruit

Texte et photo : Lothar W., dessin : Chantal Lantin

 

La cardamine hérissée (Cardamine hirsuta)

Bandeau La bonne herbe du mois

Cette plante aux fleurs blanches est une plante typique des jardins et des espaces cultivés. Elle se plait sur un sol labouré et riche. Elle reste souvent petite, filigrane et discrète, mais peut aussi atteindre une taille de 20 cm. Sa fleuraison peut commencer tôt, dès le printemps et durer jusqu’à l’automne.

Des fleurs et des antennes

Les petites fleurs blanches sont groupées en grappe. Les cosses allongées qui les dépassent comme des antennes, sont les fruits.

Une plante explosive…

Chaque ˝antenne˝ contient une dizaine de graines. Si on la touche en état de maturité, les graines sont éjectées de manière explosive à une distance qui peut atteindre 1,40 m. Pas de chance pour les arracheurs, plus on arrache la plante quand les fruits sont murs, et plus elle se propage !

… et délicieuse

Feuilles, fruits et fleurs sont consommables, de préférence crus. Ils peuvent décorer et épicer une salade, avec leur goût légèrement amer, ressemblant au cresson. Goûtez-la, c’est le moment !

Cardamine hérissée : plante entière.

Cardamine hérissée : plante entière.

Cardamine hérissée : fleurs et cosses avec graines.

Cardamine hérissée : fleurs et cosses avec graines.

Texte et photos : Lothar W.

Le séneçon commun (Senecio vulgaris)

Titre La bonne herbe du mois

Cette plante aux fleurs jaunes de la famille des astéracées est très courante dans les friches et dans les jardins. C’est une plante pionnière, qui se plait toute seule, comme par exemple sur un terrain récemment cultivé. Elle reste souvent petite et discrète, mais peut aussi atteindre une taille de 30 cm. Sa fleuraison peut arriver toute l’année, elle fait donc partie des premières plantes qui fleurissent à la fin d’hiver.

Des cheveux blancs

Les fleurs, d’abord jaunes en forme de tube, se transforment en fruits ronds avec leurs aigrettes (pappus) blanches, d’où le nom de la plante :  ̋ senex   ̋, le mot latin pour  ̋ vieillard  ̋. On trouve souvent des fleurs jaunes et des fruits blancs sur une même plante.

Déconseillée pour le foie

Bien qu’utilisée autrefois comme plante médicinale, son utilisation est aujourd’hui déconseillée à cause de sa toxicité hépatique. Les oiseaux granivores, par exemple les pigeons et moineaux, s’en fichent et adorent le séneçon.

Séneçon commun : fleurs jaunes et fruits blancs. Photo : Lothar W.

Séneçon commun : fleurs jaunes et fruits blancs. Photo : Lothar W.

Texte et photo : Lothar W.

 

La rubrique « La bonne herbe du mois » reprend

Chers lecteurs,

Après une pause d’hiver la rubrique  ̋ La bonne herbe du mois  ̋ reprend pour continuer à vous présenter des plantes qui poussent toutes seules. La nature nous les offre, pour couvrir et protéger notre sol, pour attirer les abeilles et autres insectes si utiles pour nos plantes cultivées, et pour faire plaisir à nos yeux avec leurs formes et couleurs si riches.

En général je choisis une plante en fleur au moment de la publication, ainsi elle est facile à trouver dans le jardin. Je place aussi un panneau qui restera quelques semaines.

Si on se promène avec les yeux ouverts, on peut rencontrer des plantes décrites l’année dernière comme la Véronique de Perse avec ses petites fleurs bleues tendres et la pâquerette.

Cette année c’est le séneçon qui démarre la nouvelle série. Je vous souhaite une bonne lecture et de belles découvertes.

Lothar

Dessin decouverte 180315Dessin : Lothar W.

La Renouée du Japon (Fallopia japonica)

La bonne herbe du mois

En entrant au jardin, juste à droite derrière la grille, se trouve une renouée du Japon. Ses fleurs blanches apparaissent en septembre et offrent ainsi du nectar aux abeilles, aux mouches, et autres insectes encore tard dans l’année. Ses tiges meurent en hiver et la plante repousse au printemps.

Un envahisseur par excellence

Originaire d’Asie, elle a été introduite en Hollande en 1825 comme plante de décoration, mellifère (exploitable par l’abeille domestique) et pour le fourrage. Elle pousse très vite et peut atteindre trois à quatre mètres de hauteur en quelques semaines.

En France, les graines sont peu fertiles et la propagation se fait par rhizomes, c’est-à-dire par des tiges souterraines vivaces. Elle peut très rapidement envahir un espace, comme les bords d’une rivière, et alors, aucune autre plante indigène ne peut plus coexister. Elle présente donc un vrai danger pour la biodiversité. C’est actuellement une des plantes invasives les plus connues. En Suisse et en Angleterre sa culture est interdite.

Une plante médicinale

Au Japon et en Chine c’est une plante médicinale. Certaines parties sont consommables crues ou cuites.

Conseil aux jardiniers : attention à la propagation !

Méfiez-vous, car un simple petit morceau de rhizome peut rapidement donner une nouvelle plante. Les nouvelles pousses indésirables sont donc à mettre immédiatement dans la poubelle pour en éviter la propagation. Les tiges creuses sèches peuvent être utiles, et servir après l’hiver comme tuteur pour un hôtel à insectes ou encore comme matière sèche pour le compost.

Renouée du Japon : fleurs et feuilles

Renouée du Japon : fleurs et feuilles.

Une renouée du Japon envahissante au bord d’une rivière en Allemagne.

Une renouée du Japon envahissante au bord d’une rivière en Allemagne.

Texte et photos : Lothar W.

Le Buddleia – l’arbre aux papillons (Buddleja davidii)

La bonne herbe du mois

Nos deux arbustes, sauvés de la friche du terrain de sport, fleurissent pour la première fois de manière abondante et accueillent les visiteurs avec un parfum intensif. Les fleurs violettes avec leur nectar et pollen attirent papillons, abeilles et autres insectes.

Une plante invasive, l’arbre aux papillons, vraiment ?

La plante vient de Chine, et les premiers semis ont été faits en France en 1895. Après s’être échappée des parcs et jardins, elle est devenue une plante pionnière mais aussi invasive, facile à trouver dans les friches urbaines, autour des routes, des voies ferrées etc.

Bien qu’appréciée par les papillons adultes (appelés imagos), elle ne nourrit pas les chenilles et prend la place des plantes indigènes nécessaires au développement des papillons. Sa propagation devrait donc être limitée. Néanmoins cet arbuste est une source de nourriture pour les papillons et permet leur observation.

Conseil aux jardiniers : la taille. Pour provoquer une floraison riche, une taille assez radicale au printemps est à conseiller.

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Buddleia au jardin.

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La fleur violette avec un centre orangé : le nectar se trouve au fond des corolles, accessible pour les insectes qui ont une longue trompe, dont les papillons ; ici c’est le joli vulcain qui s’y intéresse

Texte et photos : Lothar W.

Le cirse commun (Cirsium vulgare)

Titre La bonne herbe du mois

Des exemplaires majestueux du cirse commun peuvent être admirés actuellement dans la friche, même s’ils sont couchés par les récentes pluies. Cette plante qui fait partie des chardons, atteint au jardin une hauteur de 2 m et plus.

Attention ça pique

Tige et feuilles sont très épineuses, pour manipuler la plante il vaut mieux prendre des gants.

Une plante mal aimée dans les champs et les pâturages

Les chardons sont mal aimés dans les champs et les pâturages, car ils se répandent facilement et le cousin de notre cirse commun, le cirse des champs, est difficile à enlever. Le chardon n’est pas consommable par les animaux de pâturage.

Une plante qui attire les insectes pollinisateurs

Beaucoup d’insectes pollinisateurs, y inclus l’abeille domestique, peuvent être observés sur la fleur. Le cirse commun ne produit pas de nectar, seulement du pollen. Les chenilles du papillon Vanesse du chardon, appelé « Belle-Dame », se nourrissent également de cette plante.

Texte et photos : Lothar W

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Inflorescence du cirse commun : le capitule. Photo : Lothar W.

Cirse commun dans la friche. Photo : Lothar W.

Cirse commun dans la friche. Photo : Lothar W.

Le coquelicot (Papaver rhoeas)

La bonne herbe du moisC’est le moment ou la couleur rouge du coquelicot colore le jardin, tout comme les impressionnistes, dont Monet, coloraient leur toile, fascinés par cette fleur. Avec ses quatre pétales, la fleur est fragile et ne fleurit pas plus que trois jours. D’autres fleurs prennent alors le relais. Le coquelicot est légèrement toxique, mais certaines parties sont consommables.

 Le coquelicot, une plante messicole
Depuis longtemps le coquelicot accompagne les cultures agricoles, souvent dans les champs de blé. Avec d’autres plantes comme le bleuet, il fait partie des plantes dites messicoles qui vivent dans les moissons. Mais avec l’utilisation des herbicides, elles ont presque disparu des champs.

Un cousin du coquelicot : le pavot somnifère

Le pavot somnifère est la plante qui produit l’opium. Cette substance contient de la morphine et d’autres alcaloïdes. Connu depuis 6000 ans avant J.C., le pavot somnifère est l’une des plus anciennes plantes cultivées par l’humanité.

Bien dosé, l’opium permettait d’adoucir les douleurs et rendait possible des opérations importantes. Abusé comme drogue, sa culture est aujourd’hui réglementée. Le pavot que l’on trouve dans les pains et pâtisseries provient de la même plante. Ses graines noires rendent le strudel au pavot encore plus délicieux.

 Texte et photo : Lothar W. Coquelicot - La bonne herbe du moisUn coquelicot au bord de la bande végétalisme. Des pucerons sont attirés par la capsule.

Le compagnon blanc (Silene latifolia)

La bonne herbe du moisComme son nom l’indique, le compagnon blanc nous accompagne souvent au bord du chemin pendant nos promenades en forêt, dans les champs ou au bord des routes. Sa fleur blanche a cinq pétales échancrés.

Réservé aux trompeurs ! Les fleurs ne s’ouvrent que le soir -et par temps gris-, et développent alors une odeur intensive pour attirer et accueillir leurs visiteurs, les papillons de nuit. Avec leurs longues trompes, ceux-ci arrivent à accéder au nectar précieux, caché à environ deux cm de profondeur de la fleur. Les écailles à la base du limbe empêchent les petits insectes d’accéder au nectar.

Texte et photos : Lothar W.

Le compagnon blanc - La bonne herbe du moisLe compagnon blanc - La bonne herbe du mois